• Bonjour,

     

     

    Un certain goût d’amertume…

    Le conseil municipal d’hier soir me laisse comme un goût d’amertume.

    Mon amie et camarade Pascale Labbé avait pourtant donné, dès le début du conseil,  une tonalité très solennelle, en réaffirmant après son élection, la volonté de travailler avec la municipalité sur tous les sujets communs, département et ville. Pascale a fait une très belle campagne, digne, sur les thèmes qui intéressent les habitants de notre canton et qui ont besoin d’un département solidaire. Pascale a su réunir au premier tour les électrices et électeurs du Front de Gauche et d’EELV en dépassant notre score aux municipales et mon score de l’élection de 2001. Au second tour elle a rassemblé toutes celles et tous ceux qui veulent une élue de conviction, humaine et accessible. Son score à Noisy est le meilleur score de toute la gauche depuis 2008 à une élection locale. Je suis heureux et fier d’avoir pris la décision de lui passer le relai et d’avoir ainsi assuré une majorité de gauche dans notre canton, Abdel Sadi ayant réparé à Bobigny, l’injustice de la Municipale. Ce canton de Bobigny permet que la Seine Saint Denis reste une terre de solidarité et nos 10 élus Front de Gauche seront un pôle de résistance aux politiques d’austérité tant locales que nationales.

    Le Maire dans un exercice un peu forcé, il faut le comprendre, la défaite n’est jamais facile à digérer, a salué la victoire de notre collègue.

    Au cours du débat budgétaire nous avons tenté avec Olivier, Patrick, Pascale, Anne et moi-même de poser des questions précises et d’avoir des éclaircissements sur la fumeuse présentation de l’adjoint aux finances du budget de notre ville. Il n’en a rien été. Mépris, dédain étaient de mise comme à chaque conseil comme si les élus de la Majorité avaient déjà fait une croix sur le conseil municipal, pourtant lieu important de la vie démocratique de notre ville. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, le conseil ennuie les élus de la majorité. Le Maire lui-même a du mal à cacher qu’il considère ce lieu comme un passage obligé mais « la vie politique est ailleurs » pour lui et ses soutiens.

    Lorsque qu’après Pascale et Anne j’ai rappelé que le débat politique, même s’il était âpre ne devait jamais déborder sur la sphère privée n’hésitant pas à m’inspirer de la parabole du Christ protégeant Marie Madeleine, c’est une rare unanimité qui a traversé le conseil. Un moment de grâce ou les élus de droite d’une voix de fausset ont, eux même, souhaités que l’on ne dérapât pas dans le débat politique. Même s’ils ont tenté de comparer un tract visant à ternir mon image personnelle et celle de Katy Ndiaye notre colistière avec des publications attaquant les décisions du Maire ou de Président de la SEM Noisy Habitat.

    Pourtant, le conseil allait finir,  les questions que nous avons posées sur le Centre de Santé et son avenir, sur la grève des agents municipaux ou sur les coupes d’arbres injustifiées sur notre ville, le Maire a lu des réponses dont l’écriture était trempée dans le fiel d’un anticommunisme hors d’âge et de propos. N’hésitant pas à utiliser l’outrance en disant, à mots à peine voilés, que la CGT était instrumentalisée par le PCF et que le compte rendu du syndic de copropriété de l’immeuble du CMS était quasiment un faux, enfin que si des coupes d’arbres avaient eu lieu dans certaines écoles maternelles de Noisy celles-ci s’étaient passées dans le silence entre 2008 et 2010 parce qu’il y avait connivence entre l’adjoint de l’époque Patrick Lascoux et son épouse directrice d’école. On croit rêver surtout quand on connaît Liliane et les efforts de conviction que Patrick et moi-même avons dû faire pour qu’elle accepte que l’on abatte un arbre pour agrandir son école.

    Les beaux principes de séparation de la sphère publique et privée énoncés par Monsieur Rivoire n’avaient pas duré plus de 20 minutes…

    Sous le sourire et la compassion du maire le fiel n’était pas loin…

    Mais la fin du conseil allait marquer définitivement l’attitude hypocrite du maire. Monsieur François D, auteur d’un blog « indépendant » qui ne tape qu’à gauche, avait été mis en cause à plusieurs reprises dans ce conseil, en particulier pour ses propos misogines et anticommunistes à l’égard de notre nouvelle élue départementale. Il passait, comme à son habitude, son temps à braquer sa caméra sur sa cible favorite, le groupe « rouge et verte la gauche ensemble ». Un ami qui filme aussi le conseil municipal l’a donc à son tour filmé pour lui monter le caractère agressif et intrusif du filmage permanent des mêmes élus. Lui ne l’a pas supporté il s’est emporté à son égard et a craché puis a frappé un noiséen présent dans la salle qui ne partagent ni sa misogynie ni son anti communisme primaire et surtout tentait de s’interposer pour éviter une rixe. François D éructait le mot pervers en ma direction et j’avoue avoir répondu par le qualificatif de collabo qui résume à la fois sa servilité maladive à l’égard de l’exécutif municipal et le rôle que tient son blog dans le paysage politique noiséen plus proche du journal « le pilori » ou « je suis partout » que de médiapart rue 89 et même atlantico…

    Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir que ceux qui en séance avaient tenté de se désolidariser de ses propos les plus outranciers à l’égard de Pascale Labbe ou de moi-même l’appeler François…

    Et oui en quelques minutes le masque était tombé les formules apaisantes au cours du conseil tenues par Monsieur Rivoire étaient bien du jésuitisme. Son « ami » en mauvaise posture après avoir agressé deux noiséens était bien redevenu le cher François fréquentable et protégé.

    « On ne choisit pas ses parents on ne choisit pas sa famille » mais ces amis si.

    La politique à Noisy le Sec n’a jamais connu un tel niveau de bassesse. Mon appel, ainsi que ceux de mon groupe, à retrouver de la sérénité n’a pas duré plus de quelques minutes.

    Oui Monsieur Rivoire vous êtes coupable de ce laisser faire, de cette manière que vous avez de laisser dire des choses en aillant pas l’air d’y toucher vous-même.

    Il est encore  temps de vous reprendre mais trop de mauvais génies vous entourent, certains vous ont quitté, d’autres sont toujours là. Ils risquent de vous entrainer vers de mauvais chemins de traverse comme ils ont entrainé votre mère il y a quelques années…

    Prenez garde que votre image de gendre idéal, d’éternel novice en politique ne se « de paolise » pas.

    Sachez que le conseil que je vous donne vient de quelqu’un qui a été en première ligne pendant 14 ans, qui a su entrer en politique mais qui surtout a su en sortir par une victoire et quelle victoire puisqu’il s’agit de votre première défaite personnelle.

    Vous n’auriez jamais du vous éloigner de votre ligne annoncée en 2010 et réitérée en 2014 : « Je suis Maire de Noisy le Sec et je vous l’assure je ne briguerai jamais un autre mandat ». Vous auriez dû vous repasser la bande avant que de prendre une décision qui vous a été fatale.

     

    Cordialement: Gilles Garnier


    2 commentaires
  • Bonjour,

     

    Grèce: Tsipras part du constat que les "remèdes" de la troïka ont été pires que le mal.

     

    Les méthodes changent mais l’acharnement reste. Depuis la victoire de Syriza, après avoir essayé la peur, le scénario catastrophe, pour éviter que les Grecs, épuisés par des années de régressions sociales et économiques, ne choisissent Syriza, les gouvernements européens tentent un nouveau couplet: «Ils ont voté et puis après» ... Allemagne en tête, suivie des pays qui ont peur de la contagion anti-austéritaire, Espagne, Portugal et Irlande rivalisent dans la provocation. La démocratie au sein de l’Union européenne s’apparente de plus en plus à la théorie de «la souveraineté limitée» chère à Leonid Brejnev. Le traité de Lisbonne était déjà dans la même logique.La France, les Pays-Bas, l’Irlande refusaient le TCE, et bien qu’à cela ne tienne, on leur change l’accompagnement, le produit de base restant le même, indigeste. Ces 27 qui tentent de faire plier la Grèce ont une vision de la démocratie à sens unique. On a toujours le droit de dire oui. Le non n’existe pas. Le peuple grec, inventeur de la démocratie, se voit nier son droit à déterminer sa politique. La violence des chars, comme à Santiago ou à Athènes, n’est plus à la mode, les Européens sont civilisés. Ils préfèrent jouer avec le robinet du crédit, comme les Russes ont longtemps joué avec le gaz pour imposer leurs choix aux Ukrainiens. Mais la logique est la même: ou tu plies ou tu pars. L’UE se comporte comme les vieux clubs Tory à Londres, avec leurs codes désuets et immuables. La Grèce est une intruse! Elle sent le soufre! Alors qu’elle s’agenouille ou qu’elle sorte du jeu! Voilà ce que pensent la plupart des gouvernants de l’UE, Merkel en tête. Mais voilà, la Grèce a à sa tête un homme, un gouvernement, qui n’a pas fait le choix de l’isolement. Son premier discours, il l’a adressé à ses compatriotes, mais aussi à l’ensemble des Européens. La troïka avait voulu faire de la Grèce le cobaye des politiques «d adaptation structurelle», Tsipras en ferait l’expérience d’une autre Europe. Et pourtant, le programme de Thessalonique et les premières mesures proposées par le gouvernement grec ne sont ni un remake du programme bolchevique de 1917 ni même un projet d’économie planifiée et centralisée. Tsipras part du constat simple que les «remèdes» de la troïka ont été pires que le mal. Ils ont échoué même si l’on s’en tient au seul critère de la résorption de la dette puisque celle-ci est plus importante aujourd’hui qu’elle ne l’était en 2008! La rétractation de l’économie amène un assèchement des recettes fiscales et une augmentation des dépenses sociales. Les gouvernements qui ont précédé Syriza ont voulu jouer sur les deux manettes. Moins d’investissement, moins de répartition des richesses, mais aussi réduction du filet social. Le résultat est là. Les Grecs veulent une autre politique. Les gouvernements de l’UE doivent choisir: respecter la démocratie ou les choix économiques austéritaires.L’UE a tout à perdre à s’entêter. Elle y perdra son âme. Mais, surtout, elle risque soit la désagrégation par les eurosceptiques nationaux-populistes soit, ce qu’il faut espérer, l’émergence d’une Europe solidaire et pacifiste dont Syriza nous montre le chemin. Ah s’il était sorti du jeu, s’il n’avait pas l’outrecuidance de se prendre pour un exemple... La théorie de la souveraineté limitée n’a pas empêché les effets domino, et après 68, à Prague, vint 81, à Gdansk, puis le long chapelet de 89. Les Merkel d’alors pleuraient de joie en voyant tomber le mur de l’oppression. Les Grecs ont pleuré de joie à la victoire de Syriza. Il faut donc conseiller à l’ensemble des chefs d’État de l’UE de relire leur histoire. On ne peut durablement s’opposer à la volonté des peuples. L’UE pourrait bien sinon connaître le destin du Comecon. Leur entêtement les rend aveugles et sourds à l’espoir qui vient de se lever sur l’Acropole.

    Cordialement: Gilles Garnier

     

     


    votre commentaire
  • Bonjour

     

     

    Monsieur le Maire,

    mon cher Olivier,

     

     

    Je ne pourrai malheureusement pas être à vos côtés pour l’hommage qui sera rendu à Claude Dilain samedi matin. La nouvelle de sa disparition m’a profondément touché. Je souhaite que tu transmettes mes plus sincères condoléances à sa famille, ses amis, ses camarades. Claude a été une grande voix pour Clichy, pour la Seine-Saint-Denis et pour notre pays. Il été l’élu d’une ville pour laquelle, tu le sais, j’ai une affection particulière, du fait que j’y ai passé toutes mes années de primaire à l’école Paul Vaillant Couturier, puis la première année de collège dans ce collège « pirate » Louise Michel, quand il était encore au 1er étage de l’école Paul Langevin. J’avais été très touché quand il m’avait demandé de recevoir des élèves de mon ancien collège alors que j’étais Chef de cabinet de la Ministre de la Jeunesse Sports Marie-George Buffet. Il souhaitait ainsi, que les élèves de sa ville, si diverse, dont il était fier, puisse rencontrer un enfant de Clichy "qui avait réussit". Quand il plaisantait, il m’appelait « Clichois d’honneur », je tiens à te dire que ce qualificatif me touche encore, car il était la démonstration de son ouverture d’esprit, de sa grande tolérance et il n’était en rien un anti communiste primaire. Je pense cher Olivier, que tu sauras continuer son engagement pour Clichy, pour le département et pour ce peuple multicolore dont nous sommes si fiers. Sa voix, sa modestie, son humilité nous manquera, mais même si notre peine est grande elle n’est en rien comparable à celle qui atteindre aujourd’hui l’ensemble des Clichoises et des Clichois et celles et ceux qui l’ont aimé et apprécié.  Au cours de notre dernière séance du Conseil général, j’avais, je te l’avoue, prévu de lui rendre un hommage particulier. Je ne l’ai pas maintenu dans la version prononcée parce que je ne voulais pas froisser sa modestie ou le mettre en opposition avec certains membres de sa famille politique pour lesquels, tu le sais, je n’ai pas la même révérence que pour Claude. Un jour, je te donnerai ce que je n’ai pas dit mais ce que j’ai écris. Reçois une nouvelle fois toute mon amitié et ma fraternité en ce moment si pénible. 

    Cordialement: Gilles Garnier

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Bonjour,

    Départementales les 22 et 29 mars...

     

    Je vous donne rendez-vous, avec mes colistier-e-s, Pascale Labbé, Cathy N'Daye, Abdel Sadi, vendredi 6 mars, dés 16 heures pour parler de l'évolution de l'offre de transports à Noisy. Notamment la rénovation et l'amélioration du cofort dans les rames du Tram 1.

    Ci dessous, le communiqué de mon groupe, au conseil général, au sujet de la prochaine loi de finances.

     


    votre commentaire
  • Bonjour,

     

     

    Ma dernière séance

    C'est pour moi la dernière séance. Eddy Mitchell est très attaché au territoire de Noisy-le-Sec, d'abord parce qu’il y a vécu et ensuite, parce qu’il a à la fois ouvert et tiré le rideau rouge du Trianon, ce grand cinéma. Nous sommes quelques-uns, dans mon groupe, Josiane, Jacqueline, Jean-Charles et moi-même, pour des raisons différentes, à ne pas nous représenter.

    Beaucoup m'ont posé la question : "Pourquoi ne pas te représenter à une élection départementale alors que tu n’as fait que 2 mandats ?". Bien. N’oublions pas que ce sont 2 mandats prolongés. J'avais signé pour 12 ans, comme promis à mes électeurs, et j'en ai fait 14. Je considère que la politique n’est pas une carrière. J’aurais pu occuper d’autres mandats. Les électeurs parfois, et mon parti souvent, en ont décidé autrement, et je ne regrette rien. Ma vie publique a été bien remplie, peut-être beaucoup au détriment de ma vie privée. "On ne peut pas tout réussir dans la vie" dit le bon sens populaire.

     

    J'ai occupé presque tous les postes au Conseil général. J’ai été conseiller de base, Président de groupe, Président de l'intergroupe, vice-Président, conseiller général délégué, j’ai aimé tous ces postes, toutes ces responsabilités, même si je dois dire que c'est surtout la délégation de vice-Président en charge du social, un secteur touchant au plus profond la vie des gens de notre département, et qui découle de lois parmi les plus innovantes et progressistes que la République ait pu inventer pour son peuple, qui m'a le plus marqué.

    J'ai connu des gens formidables, une administration militante, motivée, qui a cru et qui, je l'espère, croit encore au travail nécessaire pour ce département que j'aime.

    J'ai travaillé avec des gens qui connaissaient cent fois mieux les dossiers que moi, qui avaient de l'expérience, qui m'ont énormément appris. Je tiens à les remercier tous parce qu'ils ont apprécié ma franchise et mes convictions, même si elles ont parfois heurté leur manière de faire et de penser. Ils m'ont changé comme je les ai aussi changés un peu.

    En toute modestie, je me suis mis dans les pas d'une femme, Mme De Chambrun,qui n'était pas élue, mais dont l'une de nos plus belles réalisations, la "Maison des Solidarités" à Noisy-le-Sec, porte le nom.

     

    J'ai travaillé avec 4 Présidents, tous différents : Robert, Hervé, qui m’ont fait totalement confiance, Stéphane, avec qui j’ai eu des rapports personnels forts et un échange politique sincère et franc. Arriverai-je à dire tout à fait la même chose pour Claude ? Je ne crois pas. Mais c’est comme cela. Il sait ce que je pense de lui, à la fois pour ses qualités et que pour ce que je considère ses défauts et qui pour lui n'en sont pas car nous n'avons pas la même conception de la politique. Et puis il y a eu cette phrase qui, pour moi, a été une rupture. Il avait annoncé en 2008, ici, au moment de sa mise en place : "Nous entrons dans le XXIe siècle". Cela m'a fait prendre conscience de l’écart qui s’était creusé entre nous, communistes, et certains socialistes. J’y ai senti comme un esprit de revanche, une volonté de faire table rase du passé… pour nous mener où ? L'histoire jugera. Elle commence à juger.

    C'est vrai que je suis et je resterai un homme du XXème siècle, celui du siècle des douleurs, du siècle parfois des échecs, mais aussi de l'espérance. Le XXIe siècle, comme le dessinent certains, sincèrement, n’est pas le mien, en tout cas pas en politique, et je veux le dire à mes chers camarades socialistes : une nouvelle fois, j'y ai cru et voilà, je crains que vous ayez décidé de nous faire comprendre que le changement du monde et le changement de vie ne sont pas encore à l'ordre du jour.

    Ce que je vous reproche, c’est qu’après cette dernière victoire, vous avez un peu trop vite, me semble-t-il -je le dis avec tous mes mots- changé de logiciel, pour être prétendument plus modernes, plus efficaces, plus adaptés à la société qui nous entoure.

    Cette désespérance qui s'est installée a gravement, profondément -et j'espère pas irrémédiablement- instauré un divorce entre nous et le peuple qui nous a fait confiance.

    Je vous en veux un peu parce que ce n'est pas le langage du courage que j'entends, mais celui du renoncement, et j'ai aussi parfois entendu des mots et des idées recyclés de droite, et je pense que le langage a son importance. C'est vrai que je me suis fâché récemment contre un propos de Laurent Fabius par rapport au Charles de Gaulle Express parce que je trouvais que ce mot de "laideur" du 93 ne devait pas être prononce mais surtout, pensé, ce qui est le cas.

    On ne doit et on ne peut jamais mépriser ceux qui nous font "rois". C'est vrai, peut-être que certains d’entre vous, mes cousins, vont trouver que mon discours est un peu trop violent, ceux pour qui les virages en politique ne sont que des figures géométriques. Eh bien non, les virages, ce sont parfois des renoncements et je souhaite qu'il y en ait le moins possible

    En tant qu’homme de gauche, j’ai parfois été déçu, je l’ai dit, mais en tant qu'élu, que dire ? Il est vrai que vous m'avez laissé pantois. Je vous ai entendu fortement, vivement, vigoureusement, critiquer la réforme territoriale de Sarkozy, mais qu'a-t-on voté ? La loi électorale la plus stupide du monde.

    Si on voulait vraiment la parité, ce que je souhaite -je veux des assemblées paritaires partout-, que n'a-t-on proposé la proportionnelle ? On a cru une nouvelle fois que les règles du jeu favoriseraient le système du plus gros, mais le système électoral français est fait ainsi : on peut, ou tout perdre, ou tout gagner. Même la possibilité de mixer nos listes de deuxième tour vous l'avez refusé et maintenant, pris de panique, vous venez nous voir pour fusionner dés le premier tour..., pour sauver vos "soldats"... 

    Tout ceci, ce n'est pas faute de vous avoir mis en garde, et lorsque nous étions plus proches -ce qui nous est arrivé par le passé-, nous avons toujours considéré que les élections au Conseil général étaient un baromètre nécessaire pour mesurer notre influence réciproque.

    Lorsque Florence vous avait posé la question au cours d’une des séances, on lui a répondu : « Avec la proportionnelle, si les élections avaient lieu aujourd'hui, le Parti socialiste aurait 25 ou 26 élus, le Front de gauche, 6 ou 7, la droite, 7 ou 8 et le FN, 1 ou 2 ». Vpous voyez bien que ce n'est pas la démocratie votre baromètre... Ce sont les calculs, l’intrigue.

     

    Mais ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fait baisser la température.

    Je sais que comme en 87, on va peut-être entendre de nouveau les slogans: "Au secours, la droite revient", cette fois-ci on peut rajouter : "Au secours, l’extrême droite arrive". Mais à jouer avec le feu pour sauver les meubles, on prends des risques...

    Mais il faut toujours s’interroger. Pourquoi cet abandon de l’électorat populaire à votre égard et parfois aussi au nôtre ? Depuis 1981, ce n’est pas la droite qui gagne, c’est la gauche qui perd.

    On retiendra toujours dans l’histoire du Front populaire la semaine de 40 heures, les congés payés, le programme du CNR, la sécu, les nationalisations... de la période Mitterrand (du moins la première), les lois Auroux, la 5e semaine, l’abandon de la peine de mort ; de Jospin : les emplois-jeunes, les 35 heures mais qu’est-ce que l’on va retenir du règne Hollande ?

    Comme l’écrivait Pascal : "Je continue de croire au paradis car je sais qu’il a existé" et je crois encore à la gauche malgré ses reniements et ses échecs répétés parce qu’elle entretient la flamme d’un monde meilleur. Mais il ne faut pas passer par la génuflexion devant l’entreprise 

    car on laisse un mauvais souvenir à celles et ceux qui nous ont élus.

    En tant qu’élu, j’ai tout entendu. On nous a à la fois rétabli puis supprimé la compétence générale qui, pour moi et mes camarades, reste consubstantiellement attachée à notion de détenteur d’une part de souveraineté populaire que je croyais inaliénable et vous l’avez aliéné.

    C’est vous qui avez abîmé, 30 ans après Defferre, le pacte de confiance entre la République et les élus locaux. C'est vous qui décentralisiez et c’est vous qui êtes désormais obsédés par la compétition entre métropoles... Mais la compétition pour qui, pour quoi ?

     

    Si nous étions amenés à perdre, en mars, ce que je ne peux et ne veux imaginer, à qui laisserions-nous la boutique ? C’est cela qui est important. Je pense tout de même que les élus de droite que j’ai connus, je pense à M. Dalier, M. Pernes, M. Toro, M. Capo-Cannela, avaient une vision du Département et là quand j’entends que Michel s’en va, je m’inquiète. J’espère que ceux qui restent auront finiront par avoir une vision départementale et non cette défense un peu étroite de leur canton que j’ai sentie assez souvent dans cette assemblée. Et je le regrette.

    Je fais une exception pour les femmes de votre groupe, messieurs de droite, j’en connais quelques-unes que je considérerai toujours comme égarées sur vos bancs, je n’irai pas plus loin car elles se reconnaîtront ! Alors oui je vous quitte et je souhaite pourtant, mesdames et messieurs de droite, que vous soyez battus et bien battus, parce que cette Seine-Saint-Denis n’a pas besoin de vos mauvaises recettes.

    Regardez-vous bien, regardons-nous tous bien, et pensons à ce que nous allons faire et dire d’ici à 2017. Si la bête immonde sort du ventre fécond de la grande blonde, réfléchissez aujourd’hui à ce que vous serez capables d’accepter ou à quoi nous renoncerions. Je sais qu’il y aura du courage, ici à droite comme à gauche, mais combien accepteront de petites compromissions ?

    On a entendu des choses très laides sur les chômeurs depuis 10 ans, on a stigmatisé cette jeunesse depuis plusieurs années, c’est cela malheureusement que vous avez réussi à recycler. Alors ma critique, mon engagement n’est pas émoussé, je continuerai de mener mon combat là où je suis au conseil municipal de Noisy-le-Sec mais sachez que je mettrai toute ma force et mon courage pour que le canton de Bobigny-Noisy soit représenté par Pascale Labbé et Abdel Sadi. Leur engagement est identique au mien. Il est du côté du peuple de la Seine-Saint-Denis, des sans-grades, même si aujourd’hui le niveau de conscience est bien bas puisque certains ont passé leur temps à vider les têtes ou à souhaiter les vider même si au plus profond des crises, ce ne sont pas forcément les idées les plus révolutionnaires qui avancent, même si progresse l’individualisme et la peste brune et même si certains pensent naïvement que l’extrême droite a changé, elle ne change jamais.

    Je resterai ici, pas loin, et, que la gauche gagne, ce que je souhaite, que mes camarades y soient majoritaires, ce que je ne peux qu’espérer, que la droite n’ait pas ce département. Je serai votre mauvaise conscience, je serai l’un de ceux qui vous rappellerai vos engagements et vos promesses.

    Quand certains ou certaines d’entre nous ont un coup de blues, pensez au dernier couplet des Canuts, je pense que cela vous remontera le moral. Tant qu’il y aura un exploité sur cette terre, je pense qu’il y aura nécessité d’un mouvement communiste. J’ai confiance en vous et je dis à mes camarades qui se représentent : allez-y, gagnez montrez-leur que l’histoire n’est jamais écrite. Je sais bien que nous communistes n’avons pas le monopole de l’espoir, nous sommes prêts à partager comme toujours mais alors montrons-nous tous dignes de la population qui nous a élus, celle qui se lève à 5 heures pour nettoyer nos bureaux, pour réparer nos routes, ou garder nos enfants. Pas celle devant laquelle certains continuent de faire des courbettes, devant les dirigeants d’entreprise qui, vous le savez, quels que soient les gages que vous leur donnerez ne voteront jamais pour nous.

    Finalement, l'histoire se répète et désormais alors que certains ont laissé tomber le drapeau de l’espoir dans la fange, c’est à nous de le relever. C’est nous qui gardons désormais la vieille maison. La gauche n’est pas morte même si certains en ont abîmé le sens.

    J’ai confiance. On ne peut pas tuer l'espoir, on ne peut jeter à l’encan les siècles de lutte et de victoire toujours trop brèves tant certains que le monde leur appartient comme le patrimoine.

    Je vous remercie pour votre écoute, je ne vous embêterai plus. Si j’ai pu en blesser certains par le discours que je viens de prononcer et si j’ai été peu disert sur mes propres erreurs, c’est que je sais que vous le ferez bien mieux que moi puisque comme communiste je suis redevable de toutes les erreurs des miens depuis 1917 et avant... Si cela pouvait être la même chose pour nous tous et toutes autour de cette table !

     

     

     

    Cordialement: Gilles Garnier


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique