• Bonjour,

     

    Marceline Gabel n'est plus.

    MARCELINE GABEL

    Assistante sociale de formation initiale, chercheure et formatrice, elle a toujours œuvré en faveur de la protection de l'enfance, tant sur le terrain que dans ses fonctions de conseillère technique sociale au Ministère de la Santé et des Affaires sociales. Elle a été secrétaire générale de la grande cause nationale 1997 : "Protection de l'enfance maltraitée". Récemment chargée de cours à l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, elle a publié de nombreux articles et ouvrages sur l'enfance en danger.

    L’hommage de Gilles Garnier

    Lorsqu’en 2004 Hervé Bramy m’a confié la lourde tâche de la protection de l’enfance je connaissais peu de choses sur le sujet.  J’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur des fonctionnaires extraordinairement compétents et profondément attachés à leur mission. Une des plus belles confiées aux Conseils généraux.  Jamais je n’aurais assez de mots pour les remercier de ce qu’ils m’ont apporté. J’ai aussi beaucoup appris des policiers de la brigade des mineurs, des avocats spécialisés, des juges pour enfants, de la PJJ… et de Marcelline Gabel. Cette femme exceptionnelle qui nous a rejoint au Conseil d'Administration du CDEF nous a, pendant quatre ans, apporté ses conseils. Je ne dirais pas qu’elle s’éclatait dans ces réunions, parfois ennuyeuses et administratives, mais elle savait, à chaque fois, nous remettre sur les rails.  Elle nous interrogeait sur le sens de nos actions et de nos décisions. Pétrie d’une grande culture et d'une profonde humanité elle était une vigie, une référence dans le domaine de la protection de l’enfance. Il ne suffit pas d’aimer les enfants pour bien s’en occuper.Il faut être exigeant sur la compétence de celles et ceux qui les entourent. La formation des actrices et acteurs du domaine était un de ces chevaux de bataille. Rien, chez elle, ne s’apparentait à de la charité mais bien à la compétence. Elle était de celles qui détestaient les réactions rapides aux faits divers sordides qui émaillent le quotidien du secteur de la protection de l’enfance.  Elle nous obligeait à réfléchir avant de décider. Elle nous faisait sans cesse faire un va et viens entre les principes et la réalité.Elle n’ignorait rien des contraintes de la réalité mais elle rappelait que les contraintes budgétaires ne devaient pas nous empêcher de créer, d’inventer, de proposer… Son action, ses réflexions, ont inspiré bon nombre de décisions ministérielles et de textes législatifs. Jamais ils n’allaient aussi loin qu’elle l’aurait souhaité. Alors, quand arrivait un nouveau Ministre, de droite ou de gauche, elle reprenait son baluchon. Elle écrivait un nouveau rapport et, parfois, elle gagnait. Mais surtout elle empêchait le pire. La loi de Philippe Bas, sur la protection de l’enfance lui doit beaucoup. Je suis triste mais je sais aussi que le message de Marcelline continue d’inspirer celles et ceux qui se battent pour réparer les enfants abîmés, cassés, martyrisés... Enfin, elle n’était pas de celles qui jettent un jugement définitif sur les familles. Elle nous demandait de rechercher en elles les ressources qui leurs permettraient de retrouver le chemin de l’éducation et de l’amour.C’est pour cela qu’elle répondait présente quand il s’agissait de la Seine Saint Denis. Elle n’ignorait rien du contexte socioculturel de notre département. Alors, merci Marcelline de nous avoir aidé à ne pas trop nous tromper et surtout, de nous avoir indiqué le sens de notre engagement.

    La bonne volonté ne suffit pas mais elle est nécessaire.

    Cordialement: Gilles Garnier

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :