• Bonjour

     

    Après le film, une exposition

     

    Le 10 février, à 23 h 25, France 2, a mis en évidence le phénomène du harcèlement des jeunes sur les réseaux sociaux. Cliquez ici. On pourrait prendre à la légère ce phénomène si les conséquences n’étaient pas, parfois, aussi terribles: dépression, ruptures scolaires et même, parfois, suicide. J’encourage tous les parents et leurs enfants à venir visiter l’exposition du "tête à tête" et de la Mission de Prévention des Conduites à Risques à Rosny 2.

     

    Il y en a qui parlent du phénomène, d’autres… agissent. 

     

    Cordialement: Gilles Garnier

     

     


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  • Bonjour,

     

     

    Ma dernière séance

    C'est pour moi la dernière séance. Eddy Mitchell est très attaché au territoire de Noisy-le-Sec, d'abord parce qu’il y a vécu et ensuite, parce qu’il a à la fois ouvert et tiré le rideau rouge du Trianon, ce grand cinéma. Nous sommes quelques-uns, dans mon groupe, Josiane, Jacqueline, Jean-Charles et moi-même, pour des raisons différentes, à ne pas nous représenter.

    Beaucoup m'ont posé la question : "Pourquoi ne pas te représenter à une élection départementale alors que tu n’as fait que 2 mandats ?". Bien. N’oublions pas que ce sont 2 mandats prolongés. J'avais signé pour 12 ans, comme promis à mes électeurs, et j'en ai fait 14. Je considère que la politique n’est pas une carrière. J’aurais pu occuper d’autres mandats. Les électeurs parfois, et mon parti souvent, en ont décidé autrement, et je ne regrette rien. Ma vie publique a été bien remplie, peut-être beaucoup au détriment de ma vie privée. "On ne peut pas tout réussir dans la vie" dit le bon sens populaire.

     

    J'ai occupé presque tous les postes au Conseil général. J’ai été conseiller de base, Président de groupe, Président de l'intergroupe, vice-Président, conseiller général délégué, j’ai aimé tous ces postes, toutes ces responsabilités, même si je dois dire que c'est surtout la délégation de vice-Président en charge du social, un secteur touchant au plus profond la vie des gens de notre département, et qui découle de lois parmi les plus innovantes et progressistes que la République ait pu inventer pour son peuple, qui m'a le plus marqué.

    J'ai connu des gens formidables, une administration militante, motivée, qui a cru et qui, je l'espère, croit encore au travail nécessaire pour ce département que j'aime.

    J'ai travaillé avec des gens qui connaissaient cent fois mieux les dossiers que moi, qui avaient de l'expérience, qui m'ont énormément appris. Je tiens à les remercier tous parce qu'ils ont apprécié ma franchise et mes convictions, même si elles ont parfois heurté leur manière de faire et de penser. Ils m'ont changé comme je les ai aussi changés un peu.

    En toute modestie, je me suis mis dans les pas d'une femme, Mme De Chambrun,qui n'était pas élue, mais dont l'une de nos plus belles réalisations, la "Maison des Solidarités" à Noisy-le-Sec, porte le nom.

     

    J'ai travaillé avec 4 Présidents, tous différents : Robert, Hervé, qui m’ont fait totalement confiance, Stéphane, avec qui j’ai eu des rapports personnels forts et un échange politique sincère et franc. Arriverai-je à dire tout à fait la même chose pour Claude ? Je ne crois pas. Mais c’est comme cela. Il sait ce que je pense de lui, à la fois pour ses qualités et que pour ce que je considère ses défauts et qui pour lui n'en sont pas car nous n'avons pas la même conception de la politique. Et puis il y a eu cette phrase qui, pour moi, a été une rupture. Il avait annoncé en 2008, ici, au moment de sa mise en place : "Nous entrons dans le XXIe siècle". Cela m'a fait prendre conscience de l’écart qui s’était creusé entre nous, communistes, et certains socialistes. J’y ai senti comme un esprit de revanche, une volonté de faire table rase du passé… pour nous mener où ? L'histoire jugera. Elle commence à juger.

    C'est vrai que je suis et je resterai un homme du XXème siècle, celui du siècle des douleurs, du siècle parfois des échecs, mais aussi de l'espérance. Le XXIe siècle, comme le dessinent certains, sincèrement, n’est pas le mien, en tout cas pas en politique, et je veux le dire à mes chers camarades socialistes : une nouvelle fois, j'y ai cru et voilà, je crains que vous ayez décidé de nous faire comprendre que le changement du monde et le changement de vie ne sont pas encore à l'ordre du jour.

    Ce que je vous reproche, c’est qu’après cette dernière victoire, vous avez un peu trop vite, me semble-t-il -je le dis avec tous mes mots- changé de logiciel, pour être prétendument plus modernes, plus efficaces, plus adaptés à la société qui nous entoure.

    Cette désespérance qui s'est installée a gravement, profondément -et j'espère pas irrémédiablement- instauré un divorce entre nous et le peuple qui nous a fait confiance.

    Je vous en veux un peu parce que ce n'est pas le langage du courage que j'entends, mais celui du renoncement, et j'ai aussi parfois entendu des mots et des idées recyclés de droite, et je pense que le langage a son importance. C'est vrai que je me suis fâché récemment contre un propos de Laurent Fabius par rapport au Charles de Gaulle Express parce que je trouvais que ce mot de "laideur" du 93 ne devait pas être prononce mais surtout, pensé, ce qui est le cas.

    On ne doit et on ne peut jamais mépriser ceux qui nous font "rois". C'est vrai, peut-être que certains d’entre vous, mes cousins, vont trouver que mon discours est un peu trop violent, ceux pour qui les virages en politique ne sont que des figures géométriques. Eh bien non, les virages, ce sont parfois des renoncements et je souhaite qu'il y en ait le moins possible

    En tant qu’homme de gauche, j’ai parfois été déçu, je l’ai dit, mais en tant qu'élu, que dire ? Il est vrai que vous m'avez laissé pantois. Je vous ai entendu fortement, vivement, vigoureusement, critiquer la réforme territoriale de Sarkozy, mais qu'a-t-on voté ? La loi électorale la plus stupide du monde.

    Si on voulait vraiment la parité, ce que je souhaite -je veux des assemblées paritaires partout-, que n'a-t-on proposé la proportionnelle ? On a cru une nouvelle fois que les règles du jeu favoriseraient le système du plus gros, mais le système électoral français est fait ainsi : on peut, ou tout perdre, ou tout gagner. Même la possibilité de mixer nos listes de deuxième tour vous l'avez refusé et maintenant, pris de panique, vous venez nous voir pour fusionner dés le premier tour..., pour sauver vos "soldats"... 

    Tout ceci, ce n'est pas faute de vous avoir mis en garde, et lorsque nous étions plus proches -ce qui nous est arrivé par le passé-, nous avons toujours considéré que les élections au Conseil général étaient un baromètre nécessaire pour mesurer notre influence réciproque.

    Lorsque Florence vous avait posé la question au cours d’une des séances, on lui a répondu : « Avec la proportionnelle, si les élections avaient lieu aujourd'hui, le Parti socialiste aurait 25 ou 26 élus, le Front de gauche, 6 ou 7, la droite, 7 ou 8 et le FN, 1 ou 2 ». Vpous voyez bien que ce n'est pas la démocratie votre baromètre... Ce sont les calculs, l’intrigue.

     

    Mais ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fait baisser la température.

    Je sais que comme en 87, on va peut-être entendre de nouveau les slogans: "Au secours, la droite revient", cette fois-ci on peut rajouter : "Au secours, l’extrême droite arrive". Mais à jouer avec le feu pour sauver les meubles, on prends des risques...

    Mais il faut toujours s’interroger. Pourquoi cet abandon de l’électorat populaire à votre égard et parfois aussi au nôtre ? Depuis 1981, ce n’est pas la droite qui gagne, c’est la gauche qui perd.

    On retiendra toujours dans l’histoire du Front populaire la semaine de 40 heures, les congés payés, le programme du CNR, la sécu, les nationalisations... de la période Mitterrand (du moins la première), les lois Auroux, la 5e semaine, l’abandon de la peine de mort ; de Jospin : les emplois-jeunes, les 35 heures mais qu’est-ce que l’on va retenir du règne Hollande ?

    Comme l’écrivait Pascal : "Je continue de croire au paradis car je sais qu’il a existé" et je crois encore à la gauche malgré ses reniements et ses échecs répétés parce qu’elle entretient la flamme d’un monde meilleur. Mais il ne faut pas passer par la génuflexion devant l’entreprise 

    car on laisse un mauvais souvenir à celles et ceux qui nous ont élus.

    En tant qu’élu, j’ai tout entendu. On nous a à la fois rétabli puis supprimé la compétence générale qui, pour moi et mes camarades, reste consubstantiellement attachée à notion de détenteur d’une part de souveraineté populaire que je croyais inaliénable et vous l’avez aliéné.

    C’est vous qui avez abîmé, 30 ans après Defferre, le pacte de confiance entre la République et les élus locaux. C'est vous qui décentralisiez et c’est vous qui êtes désormais obsédés par la compétition entre métropoles... Mais la compétition pour qui, pour quoi ?

     

    Si nous étions amenés à perdre, en mars, ce que je ne peux et ne veux imaginer, à qui laisserions-nous la boutique ? C’est cela qui est important. Je pense tout de même que les élus de droite que j’ai connus, je pense à M. Dalier, M. Pernes, M. Toro, M. Capo-Cannela, avaient une vision du Département et là quand j’entends que Michel s’en va, je m’inquiète. J’espère que ceux qui restent auront finiront par avoir une vision départementale et non cette défense un peu étroite de leur canton que j’ai sentie assez souvent dans cette assemblée. Et je le regrette.

    Je fais une exception pour les femmes de votre groupe, messieurs de droite, j’en connais quelques-unes que je considérerai toujours comme égarées sur vos bancs, je n’irai pas plus loin car elles se reconnaîtront ! Alors oui je vous quitte et je souhaite pourtant, mesdames et messieurs de droite, que vous soyez battus et bien battus, parce que cette Seine-Saint-Denis n’a pas besoin de vos mauvaises recettes.

    Regardez-vous bien, regardons-nous tous bien, et pensons à ce que nous allons faire et dire d’ici à 2017. Si la bête immonde sort du ventre fécond de la grande blonde, réfléchissez aujourd’hui à ce que vous serez capables d’accepter ou à quoi nous renoncerions. Je sais qu’il y aura du courage, ici à droite comme à gauche, mais combien accepteront de petites compromissions ?

    On a entendu des choses très laides sur les chômeurs depuis 10 ans, on a stigmatisé cette jeunesse depuis plusieurs années, c’est cela malheureusement que vous avez réussi à recycler. Alors ma critique, mon engagement n’est pas émoussé, je continuerai de mener mon combat là où je suis au conseil municipal de Noisy-le-Sec mais sachez que je mettrai toute ma force et mon courage pour que le canton de Bobigny-Noisy soit représenté par Pascale Labbé et Abdel Sadi. Leur engagement est identique au mien. Il est du côté du peuple de la Seine-Saint-Denis, des sans-grades, même si aujourd’hui le niveau de conscience est bien bas puisque certains ont passé leur temps à vider les têtes ou à souhaiter les vider même si au plus profond des crises, ce ne sont pas forcément les idées les plus révolutionnaires qui avancent, même si progresse l’individualisme et la peste brune et même si certains pensent naïvement que l’extrême droite a changé, elle ne change jamais.

    Je resterai ici, pas loin, et, que la gauche gagne, ce que je souhaite, que mes camarades y soient majoritaires, ce que je ne peux qu’espérer, que la droite n’ait pas ce département. Je serai votre mauvaise conscience, je serai l’un de ceux qui vous rappellerai vos engagements et vos promesses.

    Quand certains ou certaines d’entre nous ont un coup de blues, pensez au dernier couplet des Canuts, je pense que cela vous remontera le moral. Tant qu’il y aura un exploité sur cette terre, je pense qu’il y aura nécessité d’un mouvement communiste. J’ai confiance en vous et je dis à mes camarades qui se représentent : allez-y, gagnez montrez-leur que l’histoire n’est jamais écrite. Je sais bien que nous communistes n’avons pas le monopole de l’espoir, nous sommes prêts à partager comme toujours mais alors montrons-nous tous dignes de la population qui nous a élus, celle qui se lève à 5 heures pour nettoyer nos bureaux, pour réparer nos routes, ou garder nos enfants. Pas celle devant laquelle certains continuent de faire des courbettes, devant les dirigeants d’entreprise qui, vous le savez, quels que soient les gages que vous leur donnerez ne voteront jamais pour nous.

    Finalement, l'histoire se répète et désormais alors que certains ont laissé tomber le drapeau de l’espoir dans la fange, c’est à nous de le relever. C’est nous qui gardons désormais la vieille maison. La gauche n’est pas morte même si certains en ont abîmé le sens.

    J’ai confiance. On ne peut pas tuer l'espoir, on ne peut jeter à l’encan les siècles de lutte et de victoire toujours trop brèves tant certains que le monde leur appartient comme le patrimoine.

    Je vous remercie pour votre écoute, je ne vous embêterai plus. Si j’ai pu en blesser certains par le discours que je viens de prononcer et si j’ai été peu disert sur mes propres erreurs, c’est que je sais que vous le ferez bien mieux que moi puisque comme communiste je suis redevable de toutes les erreurs des miens depuis 1917 et avant... Si cela pouvait être la même chose pour nous tous et toutes autour de cette table !

     

     

     

    Cordialement: Gilles Garnier


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  • Bonjour,

     

     

    Conséquence inattendue de la réforme territoriale.

     

    Pour la première fois de ma vie je me sens Alsacien.

     

    Le redécoupage des régions a amené la région Alsace à rejoindre celle de Lorraine et de Champagne Ardennes. Ce monstre technocratique n’a aucune justification historique, ni géographique, les arguments avancés par l’exécutif sont proprement fallacieux. La Bretagne a eu droit au maintien de son entité tout comme la Corse parce qu’il y a des raisons liées à l’Histoire, la langue, la culture. L’Alsace, elle, n’y a pas eu droit. Que reproche-t-on aux Alsaciens, qu’ils votent à droite ? C’est le cas depuis la fin de la 1ère guerre mondiale et encore plus depuis le retour du général de Gaulle en 1958. Les Alsaciens ont quand même élu dans leurs deux plus grandes villes Strasbourg et Mulhouse des Maires socialistes (bien sûr pas les plus à gauche, certains comme Bockel à Mulhouse passant avec armes et bagages chez Sarkozy). On voit bien que dans ce redécoupage, sensé se caler sur les Lander allemands, une tentative désespérée de sauver les présidences socialistes. Je crains que cela ne suffise pas. De plus si nos gouvernants avaient un rien de culture historique, ils sauraient que les Landers ne sont pas une création technocratique récente mais bien la cartographie des grands électeurs du Saint Empire. Sinon comment comprendre que Hambourg est ville et Lander. Non, une nouvelle fois, les alsaciens ont l’impression que l’on se moque d’eux. Ils ne pourront d’ailleurs malheureusement exprimer leur opposition puisque il n’y aura pas de consultation populaire. Une honte pour une réforme de cette envergure ! Que la droite et Sarkozy se méfient du peuple c’est normal mais qu’un gouvernement socialiste change ainsi les territoires sans consultation c’est le signe de mépris et de méfiance.  Je crains pourtant que les alsaciens ne se retournent pas vers le front de gauche après cet affront mais que la droite et l’extrême droite ne ramassent la mise. Ces petits calculs sont méprisables. Finalement il eut fallu séparer notre territoire en carrés de même superficie sans tenir compte ni de l’histoire ni de la géographie et leur donner des numéros. La capitale de la région 1 aurait été choisie parce que la ville la plus proche du centre géométrique. Et si cette ville n’existait pas et bien nous aurions fait de nouvelles capitales comme au Kirghizstan ou en Birmanie ou dans d’autres pays. Brasilia n’est-elle pas une réussite ? 

    Cordialement: Gilles Garnier


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  • Bonjour,

     

    Syriza chronique d’une

    victoire annoncée.

    75% de participation, 36,3% des voix et 149 députés, voilà les faits.

     Syriza emporte une majorité écrasante aux élections législatives, à deux sièges de la majorité absolue, laissant Nouvelle Démocratie du premier Ministre sortant Samaras à 9% derrière. La poussée de la gauche grècque écarte le danger d’Aube Dorée qui ne retrouve pas son score des dernières élections.

    Les partis : communiste, centriste et de droite souverainiste se maintiennent ou entrent à la Vouli.Seuls 35% des électeurs grecs ont soutenu les partis qui avaient fait alliance avec la Troïka. Le Pasok (socialiste) échappe à l’humiliation mais Georges Papandréou qui avait créé son parti il y a quelques mois échoue à revenir au Parlement. Pour la première fois depuis 1974 aucun Papandréou ne siègera à la chambre.

    Durant cette campagne courte, trois semaines, depuis l’échec de l’élection d’un Président de la République le 29 décembre dernier, rien n’a été épargné à Syriza. Les reproches faits au parti de la gauche grècque étaient nombreux mais désordonnés, comme si l’ensemble des classes politiques européennes avaient fait leur deuil de la victoire de Samaras.

    Madame Merkel tonnait des menaces qui se sont révélées contre productives. Son mépris, sa morgue n’ont fait que renforcer les grecs dans leur opposition aux politiques qu’elle représente. L’Union Européenne par la voix de Pierre Moscovici avait aussi tenté une opération de sauvetage de l’attelage Nouvelle démocratie, Parti Socialiste qui s’est révélée désastreuse. 

    La droite européenne et grècque ont tenté le scénario de la peur et du chaos. Désormais ce qui prime ce sont deux arguments plus subtils mais tout aussi malsains et méprisants. Premièrement "vous ne connaissez pas le programme de Syriza en fait il ne va pas très loin et il n’y aura pas de grands bouleversements", ou bien "la réalité va ramener Tsipras à la raison… et il ne se passera rien".

    Les ennemis d’hier s’essaient même à lui donner quelques conseils, lui demandant de se limer encore un peu les dents avant que de rencontrer ses partenaires européens.

    Il y a dans ces discours tout le mépris d’une certaine classe dirigeante européenne qui ne peut admettre que l’on puisse concevoir l’Europe autrement. Le TINA (There is no alternative) a fait des ravages et les grecs, une fois l’euphorie de l’élection passée, devront se plier de gré ou de force à la volonté de ses bailleurs de fonds. Il y a un vieux fonds de procès en illégitimité politique qui plane sur cet objet politique mal connu qu’est Syriza. Un parti qui était autour de 6% en 2009, qui devient le premier parti d’opposition en 2012 et qui arrive au pouvoir en 2015.


    Ces discours, ces arguments des opposants à Syriza n’ont pas eu de prise sur un peuple qui souffre et qui de plus ne voit pas le bout du tunnel. N’oublions pas que toutes les politiques d’austérité voulues par le PASOK et Nouvelle démocratie n’avaient pour but officiel que de réduire la dette grècque. En 5 ans elle est passée de 94% à 175% du PIB. Le peuple d’Athènes n’est pas fou, il a bien compris que ces politiques avaient bien un autre objectif, celui de se servir de la Grèce comme cobaye dans une vaste opération programmée de reculs sociaux, économiques et politiques.

    Souvenons-nous que la Grèce est le seul pays de l’Union européenne qui a en une nuit fermé le signal de ses chaînes publiques. Et ce n’est là qu’un exemple parmi des centaines d’autres. Des centaines d’entreprises fermées, des centaines de milliers de jeunes y compris diplômés contraints à l’exil. 45% de la population hors de toute protection sociale. Le retour d’une médecine d’urgence comme dans les pays en guerre ou en proie à une catastrophe naturelle. Des dettes et des taxes impossibles à régler par la majorité de la population.

    Syriza et Alexis Tsipras ont conscience de l’état du pays. Ils savent aussi qu’ils sont porteurs de l’espoir du peuple grec épuisé par ces années de sacrifice sans résultats. Ils savent que rien ne leur sera épargné ni le chantage de la Troïka, le vice-président de  la BCE et la Présidente du FMI ont, des lundi 27, rappelé la nécessité de payer la dette et qu’aucun effacement n’était prévu à ce jour.

    Mais comme en 2005 quand la France avait su dire non aux dictats de l’Union Européenne et de la plupart des dirigeants de droite ou socialiste pour ne pas ratifier le Traité constitutionnel européen, le peuple grec ne veut plus qu’on lui dicte ce qu’il a à faire et à choisir. L’élection de dimanche a comme première vertu de redonner aux grecs la dignité, dont leurs dirigeants les avaient privés depuis des années.

    Le programme économique de Syriza est un programme de nette rupture avec les politiques menées. Il mise sur la croissance par le retour de l’investissement public et par la relance de la consommation interne en arrêtant les ponctions sur les salaires et les retraites. Il parie aussi sur une lutte sans merci contre l’évasion fiscale et contre les oligarques armateurs qui se sont toujours arrangés pour échapper à l’impôt.

     Même ceux qui avaient refusé de recevoir le chef de l’opposition qu’était Alexis Tsipras (fonction constitutionnelle en Grèce) il y a quelques années, se précipitent pour le féliciter, le gouvernement socialiste français en tête, tout en minimisant l’ampleur du programme de Syriza et sa capacité à le mettre en œuvre. Mais la gauche grècque a appris à se méfier de ceux qui pratiquent la stratégie de l’araignée.

    En un mot comme en mille ce qui s’est passé ce dimanche en Grèce est bien une déflagration en Europe. Pour la première fois un parti va mener une politique anti austéritaire au sein de la zone euro. Combien auraient été heureux les Merkel, Hollande et autre Junker d’entendre Alexis Tsipras annoncer la sortie de l’Euro voire de l’Union européenne. Le futur Premier Ministre grec, si son combat est national, est aussi profondément européen. Pour une autre Europe pétrie de justice de solidarité d’aide au développement et de coopération. En totale contradiction avec l’Europe froide guidée par les marchés qui ne pense que concurrence et se moque du coût humain des politiques dites de "restructurations compétitives".

     Il y a fort à parier que ce qui va se passer en Grèce va être disséqué, voire travesti ou caricaturé.

    C’est sur les points cardinaux du programme économique de Syriza : 1) renégociation de la dette, 2) répondre à l’urgence humanitaire en direction des familles sous le seuil de pauvreté, le relèvement des salaires et des pensions, 3) relancer l’économie et la création d’emplois par une réforme fiscale juste, la création d’une banque publique consacrée à l’aide aux PME, le rétablissement du SMIC et l’arrêt des privatisations que l’accord de gouvernement s’est fait avec le parti souverainiste des « Grecs indépendants ». Les autres partis étaient soit compromis dans les politiques menées par la Troïka et donc exclus du champ des possibles, soit, comme le Parti Communiste de Grèce, à qui la proposition de participation voire de soutien a été faite et qui n’a accepté que de soutenir les projets de lois au coup par coup.

    Nous savons que les difficultés sont là et bien là mais nous faisons confiance à nos amis et camarades grecs pour les surmonter. Ils peuvent compter sur la solidarité des communistes français et des camarades du front de gauche ainsi que de nombreux socialistes et écologistes en témoigne leur présence au gymnase Japy et place du colonel Fabien dimanche soir.

     

    Les forces qui rejettent l’austérité et le démentellement des acquis sociaux en France sont nombreux à gauche. Le chemin pour parvenir à la victoire, comme à Athènes, ne sera certainement pas le même, mais il y a fort à parier que l’exemple de la victoire de Syriza peut permettre d’accélérer le processus de dialogue et de proposition de la gauche française. Celle qui n’a pas renoncé et ne renoncera pas à changer la vie.

     

    Cordialement: Gilles Garnier


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  • Bonjour

    Kobanê, enfin libre ! 

    Déclaration de Gilles Garnier pour le PCF 


    Après plusieurs mois de combats, les combattantes et les combattants kurdes de Kobanê viennent de chasser l’Organisation de l’État islamique (Daesh) et de libérer la ville. Le PCF salue cette victoire de la liberté, de la démocratie et de l’égalité, réalisée aux prix d’immenses sacrifices des forces Kurdes, (YPG), du parti des Travailleurs du Kurdistan, (PKK), de l’ensemble du peuple kurde et de la population de Kobanê.

    Ce succès marque aussi l’échec des forces régionales – comme la Turquie, le Qatar ou l’Arabie saoudite -  qui, par leurs doubles jeux, ont soutenu à bout de bras les forces obscurantistes de Daesh. 

    L'ennemi de mon ennemi... c'est mon ami?..............................


    Dans l’immédiat, il importe de sanctionner les puissances complices de la barbarie et de soutenir les forces démocratiques en agissant notamment pour retirer le PKK de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. L'urgence est d'apporter toute notre solidarité aux milliers de réfugiés kurdes, d'aider à la reconstruction de la ville et au retour en toute sécurité des réfugiés.

    Le PCF continuera d'être aux côtés des artisans de la paix et, en particulier, du peuple kurde qui se bat pour faire prévaloir ses droits politiques et culturels et ceux de tous les peuples de la région.

     

    Cordialement: Gilles Garnier


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